Les recherches sur le travail non rémunéré des femmes offrent une perspective innovante pour élargir le dialogue politique sur l’importance de reconsidérer la place et la fonction économique des femmes au sein du foyer lors de la formulation des objectifs des politiques sociales ou politiques de santé par exemple, afin de leur permettre de jouer pleinement leur rôle pour une croissance économique inclusive.
La valeur ajoutée du travail non rémunéré des femmes, notamment pour la bonne santé et le bien-être des familles – deux conditions pour la participation efficace des membres de la famille à la croissance – n’est pas « naturellement » prise en compte dans les discussions de haut niveau sur le développement économique. On ne pense pas à considérer la valeur « travail » du soin à la personne et du fait de s’occuper de toute une famille tout en sécurisant les liens sociaux indispensables avec la communauté.
Pourtant ce sont ces mêmes femmes qui, entre autres, garantissent la qualité nutritionnelle des repas ou encore transmettent et imposent les bonnes pratiques en termes d’hygiène. Un rôle qui s’avère crucial, par exemple, lors de crise comme la pandémie de COVID-19. Or, une partie de ces femmes qui assurent la stabilité et la santé de la famille demeurent invisibles en tant que telles parce qu’elles ne sont pas liées au secteur de l’emploi. Les femmes au foyer sont encore trop largement considérées uniquement « au sein de la communauté » alors que les appuis communautaires répondent insuffisamment à leurs besoins spécifiques.
Parler du travail non rémunéré des femmes et de son importance signifie les rendre visibles dans leur fonction sociale et économique et les considérer pleinement comme des éléments déterminants de la croissance économique.