En partant au travail un matin, j’ai croisé une connaissance à qui j’ai demandé des nouvelles de son épouse. Il me répondit : « Elle est à la maison à ne rien faire ». Pourtant cette épouse n’avait pas de domestique. Cela sous-entend que le travail effectué par l’épouse à longueur de journée n’a pas de valeur, voire peu aux yeux du mari et même de la communauté.
En effet, la valorisation est le fait de donner de la valeur à quelque chose. Le CWW Project et les Comptes Nationaux de Transfert de Temps (NTTA) s’attellent à développer cet outil
Le NTTA est un outil d’évaluation du temps de travail domestique non rémunéré effectué par les hommes et les femmes à tous les âges. Il vient compléter les Comptes Nationaux de Transfert (NTA) qui souffraient d’une prise en compte effective des inégalités de genre. Les NTA retracent l’évolution de la production et la consommation de biens et services ainsi que la distribution de l’épargne à tous les âges dans une économie donnée (Dramani 2019).
Pour valoriser le travail domestique non rémunéré, nous pouvons considérer le tarif du spécialiste de l’activité ou celui du généraliste. Le premier diffère du second car il rétribue un service relatif à une activité domestique donnée. Le deuxième renvoie au taux horaire d’une aide-ménagère payée pour effectuer un travail portant sur plusieurs activités domestiques. La méthode des NTTA utilise la valorisation au coût du spécialiste. Mais dans le contexte des pays africains, la méthode de valorisation privilégie celle au coût du généraliste du fait de la rareté, sinon de l’inexistence de l’offre en spécialistes d’activités domestiques rémunérées.